irréel et délicieux
Alfa Roméo m’invitait à disputer la Targa Florio.
Et je me présentais au départ de l’épreuve pour y piloter une Alfa Roméo 2000 GTV groupe 1. Le coupé Bertone, une machine flamboyante, excitante, provocante…
En arrivant à Palerme (un nom plein de promesses pour un auteurs de polars, de chroniques et de nouvelles comme moi), une surprise m’attendait. « La règlementation nous permet de faire courir un proto le premier jour de la course, puis d’aligner la 2000 GTV seulement demain, m’annonçait le patron du team. Et comme le classement s’opère à l’addition des temps des deux journées de course, les vainqueurs seront les pilotes d’une écurie qui utilise cette stratégie, de préférence toi et ton équipier ».
- Mais, c’est que je n’ai piloté que des voitures de tourisme en course, jamais de proto, observai-je.
- T’inquiète, intervint mon équipier qui était aussi un bon copain. T’as fait du kart. Le proto Alfa 3 litres, il est plus facile à mener qu’un kart. La victoire, elle est pour nous.
Une épreuve mythique
Il est des noms mythiques dans l’histoire de la course automobile et l’Italie en a créé plusieurs. Targa Florio, Mille Miglia, Monza, sans oublier Alfa Roméo, Maserati, Lancia, Giulia, Pininfarina, Bertone, Ferrari…
La Targa Florio a connu différentes périodes dans son histoire. Mais à une époque, notamment pendant les sixties et la première moitié des seventies, elle opposa bien plusieurs catégories de bolides dont des protos conçus pour le circuit. Les pilotes s’affrontaient sur les petites routes montagneuses siciliennes. Les voitures ne partaient pas ensemble, mais chacune leur tour, pour une boucle de 70 kilomètres. Les pilotes se relayaient à chaque tour, un peu comme en endurance.
Bien sûr, des protos encombrants développant 500 cv sur les routes de montagne au milieu de spectateurs plutôt indisciplinés, c’était un concept voué à disparaître. La course évolua donc vers un rallye traditionnel et disparut du calendrier des épreuves d’endurance. Mais Alfa Romeo l’a bien remportée en 1975 avec un proto 33 TT 12 piloté par Nino Vaccarella et Arturo Merzario !
J’ai toujours été amoureux du coupé 2000 GTV Bertone et je possède une très jolie Alfa 33 3 litres au 1/24ème. Sans doute sont-ce là les sources de ce rêve merveilleux et vintage dont je me suis réveillé avec regret. Un rêve hors du temps, où les voitures des seventies gagnaient encore, où l’âge de mes artères ne m’incitait pas à freiner une fraction de seconde plus tôt que quand je courais vraiment. Un moment de pur bonheur, d’autant que le copain avec qui je faisais équipe ne mentait pas. Dans le monde parallèle où voguait mon subconscient, le proto Alfa était effectivement magique, plus facile à piloter qu’un kart. Il me propulsait d’un virage à l’autre en me donnant l’impression de voler, de surpasser le talent de Loïc Duval (pardon Loïc, ne vous vexez pas si vous me lisez, je reste un de vos fidèles supporters), de Pierre Kaffer, d’André Lotterer, d’Anthony Davidson, de Nicolas Lapierre…
Invitation au rêve automobile
Imaginez vos propres rêves mécaniques. Moins de radars, des limitations de vitesses assouplies, des carburants moins chers, une renaissance décomplexée du plaisir automobile. Difficile en ces temps de crise, je sais. Surtout que l’automobile n’a plus la cote, à part à l’Argus.
L’homme politique normal est autophobe. Triste banalité. Médiocrité de l’Énarchie hérissée par le formidable symbole de liberté que la voiture incarne. L’actuel locataire de l’Élysée n’aime pas la course automobile. Il a fait de ce désamour un argument de campagne et un gage de complicité avec ses compères écolos. Il entend bien détricoter le projet de renaissance du GP de France car François Fillon était à son origine.
Rêver d’une sympathie des pouvoirs publics vis-à-vis de l’automobile relève donc de l’utopie, encore plus que mon rêve. A moins que… A moins que Dame Trierweiler, twitteuse compulsive, poussée par une rage soudaine contre la voiture électrique assimilée à la région Poitou – Charente, ne se mette à tweeter une passion sans limite pour les bolides qui rugissent leur puissance, invitent à la vitesse, maîtrisent les dérapages contrôlés, réclament du carburant, offrent du plaisir et des sensations fortes. Ce serait la cerise sur le gâteau, ou plutôt, pour rester dans l’humour culinaire que j’adore tout en le faisant coïncider avec la nouvelle cuisine élyséenne, la Fraise des bois sur le Flamby (après tout, ce sont ses amis qui ont attribué ces sobriquets à l’homme à la Citroën hybride).
Si Dame Trierweiler se lance dans une telle action, je retweeterai volontiers ses gazouillis et je vous invite tous à faire de même. Et tous ensemble, nous pourrons entonner un vieux tube des sixties remis au goût du jour :
Ouais, twitter, twitter
A votre tour de danser
Twitter, twitter
Et laissez-nous twitter
QUELQUES LIENS A SUIVRE
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Alfa Vendée, une concession Alfa Romeo pas comme les autres
L’actualité de mes livres, dont 7 Nouvelles pimentées, c’est sur
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Comment sauver Renault grâce aux écarts des politiques entre ce qu’ils font et ce qu’ils disent (une note cyniquement humoristique sur le portail R8 Gordini)
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Ambiance Grand National Tour Auto 1973, avec des Alfa, des BM, des Alpine…
http://circuitmortel.hautetfort.com/archive/2009/05/25/ambiance-grand-national-tour-auto-1973.html
Thierry Le Bras